Jacques Dubochet

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Jacques Dubochet
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Jacques Dubochet en 2017.
Fonction
Professeur
Université de Lausanne
-
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (78 ans)
AigleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Jean-Emmanuel Dubochet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
Parti politique
Membre de
Association suisse pour la protection du climat (d)
Grands-parents pour le climat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Directeur de thèse
Eduard Kellenberger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Blog officiel
Distinction
Jacques Dubochet (2018)

Jacques Dubochet, né le [1] à Aigle dans le canton de Vaud, est un biophysicien[2] et universitaire suisse. Professeur honoraire à l'Université de Lausanne, il a reçu le prix Nobel de chimie en 2017, pour ses travaux sur la cryo-microscopie électronique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Dubochet naît le 8 juin 1942 à Aigle dans le canton de Vaud, où il passe son enfance. Son père est ingénieur civil et s'occupe de barrages[3]. La famille retourne dans le canton de Vaud en 1952. Quant à son grand-père paternel, Robert Dubochet, il fut l'un des directeurs du chemin de fer Aigle-Leysin[4],[5]. Jacques Dubochet était un enfant dyslexique[6].

Jacques Dubochet est marié à Christine Dubochet-Wiemken, historienne d'art, art-thérapeute et artiste[7]. Il a poursuivi une psychanalyse pendant six ans, « l'une des deux meilleures réalisations de sa vie »[8],[9],[3].

Il obtient son diplôme d'ingénieur physicien à l'École polytechnique de l'Université de Lausanne (maintenant École polytechnique fédérale de Lausanne). Il soutient une thèse de doctorat en 1973, sous la direction d'Eduard Kellenberger (de)[10],[11] à l'Université de Genève puis à celle de Bâle.

En 1978, John Kendrew l'engage comme chef du groupe d'application de la microscopie électronique au Laboratoire européen de biologie moléculaire, où il développe les bases de la cryo-microscopie[6].

En 1987, il est nommé professeur à l'Université de Lausanne, où il préside le département d'analyse ultrastructurale[3].

Outre ses activités de recherche, il contribue à développer le curriculum biologie et société, dont le but est de faire de chaque étudiant un aussi bon citoyen que biologiste[12].

Jacques Dubochet prend sa retraite en 2007[6]. En 2020 sort le film biographique Citoyen Nobel, réalisé par Stéphane Goël[13].

Recherches[modifier | modifier le code]

Il développe en 1978, au Laboratoire européen de biologie moléculaire, les bases de la cryo-microscopie électronique avec ses collaborateurs Alasdair McDowall et Marc Adrian. En particulier, ils mettent au point une méthode permettant l’obtention d’un fin film d’eau solide non cristallisée, par un procédé appelé vitrification, utilisant de l’éthane à environ −190 °C maintenu dans un bain-marie d’azote liquide[14],[15]. Cette méthode permet de préparer des spécimens biologiques préservés dans leur milieu aqueux pour l’observation par microscopie électronique.

Il continue ses recherches à l'Université de Lausanne au département d'analyse ultrastructurale sur la cryo-microscopie avec la méthode CEMOVIS, qui vise à étendre les techniques de cryo-microscopie électronique aux spécimens volumineux. Cette technique consiste à couper les spécimens vitrifiés en sections ultra-minces. Il poursuit également avec Andrzej Stasiak un programme de recherche sur la forme de l'ADN et de ses nœuds en solution vitrifiée.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Il est récipiendaire en 2015 du Lennart Philipson Award de l'EMBL[6].

Le , le comité Nobel annonce que Jacques Dubochet recevra, avec l'Américain Joachim Frank et le Britannique Richard Henderson, le prix Nobel de chimie pour ses travaux en cryo-microscopie électronique[16],[17]. Le , le roi de Suède Charles XVI Gustave remet au professeur Jacques Dubochet le prix Nobel de chimie à Stockholm. Il est le 28e suisse à recevoir un prix Nobel[18].

Engagements[modifier | modifier le code]

Prise de parole devant le Palais Fédéral lors de la manifestation nationale pour le climat de 2019

De 2011 à 2020, il est conseiller communal de la ville de Morges[19]. Il fait partie de l’association des « Grands-parents pour le climat »[20].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en) A. Alamoudi, D. Studer et J. Dubochet, « Cutting artefacts and cutting process in vitreous sections for cryo-electron microscopy », Journal of Structural Biology, vol. 150, no 1,‎ , p. 109–121 (DOI 10.1016/j.jsb.2005.01.003)
  • (en) J. Dubochet, « Cryo-EM : the first thirty years », Journal of Microscopy, vol. 245, no 3,‎ , p. 221–224 (DOI 10.1111/j.1365-2818.2011.03569.x)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. CV de Jacques Dubochet sur le site de l'université de Lausanne.
  2. UNIL, « Biographie Jacques Dubochet », sur unil.ch (consulté le 28 avril 2020)
  3. a b et c Jacques Dubochet, « Biographie - version longue », sur www.unil.ch, (consulté le 21 février 2020)
  4. Dubochet, Jean-Emmanuel, Dictionnaire historique de la Suisse.
  5. Jean-Emmanuel Dubochet, bilan du délégué à la construction, 24 heures, 30 avril 1981, (page 17).
  6. a b c et d (en) « Jacques Dubochet | Swiss biophysicist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le 21 février 2020)
  7. Dubochet : « La science a été ma raison de vivre », Tribune de Genève, 4 octobre 2017.
  8. « «Pour Jacques Dubochet, les scientifiques doivent sortir de leur tour | Migros Magazine », sur Migros Medien, (consulté le 21 février 2020)
  9. « Jacques Dubochet, un Nobel de chimie au CV désopilant ! », sur France Culture, (consulté le 21 février 2020)
  10. Nouveaux professeurs honoraires 2007[PDF] (voir page 13), université de Lausanne (page consultée le 4 octobre 2017).
  11. Déborah Loye, « Oui, on peut avoir un CV déjanté et recevoir un prix Nobel ! », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le 4 octobre 2017).
  12. « Programme « Biologie et société » » (consulté le 28 novembre 2017)
  13. Antoine Duplan, « « Citoyen Nobel » : Jacques Dubochet au service du monde », Le temps,‎ (lire en ligne, consulté le 3 mars 2020).
  14. Le Nobel de chimie au Vaudois qui a révélé l’invisible, Le Temps (quotidien suisse), 4 octobre 2017.
  15. Jacques Dubochet : « J’ai eu la chance de profiter de conditions de travail exceptionnelles », Le Temps (quotidien suisse), 6 octobre 2017.
  16. Lise Loumé, « EN DIRECT. Les lauréats du prix Nobel de Chimie sont… », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le 4 octobre 2017).
  17. « Le prix Nobel de chimie attribué à trois chercheurs, dont le Vaudois Jacques Dubochet, professeur honoraire à l'Université de Lausanne », sur www.lenouvelliste.ch (consulté le 4 octobre 2017).
  18. La folle semaine de notre nouveau Prix Nobel, Radio télévision suisse, émission Mise au point, 10 décembre 2017
  19. [1], La Côte, 4 octobre 2017.
  20. Jacques Dubochet, Parcours, Éditions Rosso, 2018, chapitre « Un curriculum vitae », page 100 (ISBN 9782940560097).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emmanuelle Neumann, Leandro Farias Estrozi, Grégory Effantin, Cécile Breyton et Guy Schoehn, « Prix Nobel de Chimie 2017 : Jacques Dubochet, Joachim Frank et Richard Henderson : La révolution de la résolution en cryo-microscopie électronique », médecine/sciences, vol. 33, no 12,‎ , p. 1111–1117 (DOI 10.1051/medsci/20173212019)

Documentaire[modifier | modifier le code]

Interviews[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]